Répertoire grec 1958-1962

MES PLUS BELLES CHANSONS GRECQUES & CHANTS DE MON PAYS

À partir du moment où Nana s'installe en France pour y poursuivre sa carrière, elle réenregistre une partie de son répertoire grec avec de nouvelles orchestrations. On le retrouve principalement dans deux albums: "Mes plus belles chansons grecques" (1963) avec l'orchestre de Jacques Denjean et "Chants de mon pays" (1966) avec Les Athéniens. Ceux-ci sont presqu'exclusivement constitués des chansons de Manos Hadjidakis et de Mikis Theodorakis, les deux grands compositeurs grecs de l'époque. Parmi ses succès, on retrouve "Hartino to fengaraki", "Pame mia volta sto fengari", "Kapou iparhi i agapi mou", "Ta pedia tou Pirea" et "To kyparissaki".

Au cours des années et des décennies, le public de Nana se familiarisera avec les chansons grecques qu'il entend pendant ses spectacles. Ces deux albums serviront de références. Évidemment, plusieurs titres importants de ses débuts ne sont pas inclus. Pensons à cinq chansons qui lui ont valu des prix et qui n’ont connu qu’une version originale.

XERO KAPIO ASTERI (Je connais une petite étoile)

Le Festival de la Chanson Hellénique de 1959 est celui qui révèle Nana auprès de ses compatriotes grâce à la chanson "Kapou iparhi i agapi mou" de Manos Hadjidakis. Notons que le Trio Canzone, son premier ensemble, participe également au concours. Pour certains titres, il l'accompagne à la guitare et en chantant. Avec Nana, il partage le deuxième prix avec "Xero kapio asteri", une composition du pianiste Mimis Plessas.

I TIMORIA (La procession )

Dans la plupart des programmes de spectacles, on mentionne "I timoria". Avec raison puisque cette chanson obtient le premier prix ex æquo du Festival de la Chanson Hellénique en 1960 avec "To kyparissaki". Ces deux titres récipiendaires sont des compositions d'Hadjidakis. Nana enregistrera une version française du premier et le second en cinq langues. 

XYPNA AGAPI MOU (Lève-toi mon amour)

Pour la première fois, en septembre 1960, Nana s'envole pour l'étranger. À Barcelone, se tient le Festival de la Chanson méditerranéenne. Avec son compatriote Alekos Pantas, elle côtoie de jeunes interprètes espagnols, italiens et français venus défendre la musique de leur pays. Elle y interprète "Xypna agapi mou", une composition de Kostas Yannidis, et remporte le trophée d'or du tourisme espagnol avec 1 584 votes. Cette chanson, peu connue, représente son premier triomphe en dehors de son pays. Au cours des années 2000, elle l'intégrera dans ses récitals grecs et en enregistrera une version en espagnol.

SAN SFIRIXIS TRIS FORES (Si tu siffles trois fois)

"San sfirixis tris fores" est issue du film documentaire "Grèce, pays de rêve" réalisé par le cinéaste Wolfgang Müller-Sehn. Ce titre composé par Manos Hadjidakis sur un texte de Nikos Gatsos est le moins connu des cinq interprétés par Nana. Par contre, il connaît une nouvelle destinée lorsque le documentaire se mérite un Ours d’argent au Festival du film de Berlin en 1961. Ce refrain, introduit par un choeur, est transformé et devient "Weiße Rosen aus Athen" (Roses blanches d'Athènes). La version allemande se vend à plus d’un million d’exemplaires et est ensuite traduite en plusieurs langues. Cette chanson lui servira de passeport pour établir sa carrière à travers le monde. Depuis son grand retour en Grèce en 1984, Nana en chante un extrait dans la langue originale durant ses récitals.

KOURASMENO PALIKARI (Guerrier fatigué)

Lorsque Nana participe pour la troisième fois au Festival de la Chanson Hellénique, en 1961, elle interprète deux compositions de ses auteurs fétiches Hadjidakis-Gatsos. Cette fois, Nana obtient le deuxième prix avec "Kourasmeno palikari", ce qui lui vaut un certificat. La chanteuse Mairi Linta remporte le premier prix. Elle est accompagnée par Mikis Thedorakis.