Londres
Lundi, 29 octobre 2007 - Royal Albert Hall
Première partie: 01- Intro
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Deuxième partie: 18- Try to remember |
En ce matin du 29 octobre 2007, le soleil londonien ravive les couleurs automnales de Hyde Park et de Kensington Gardens. Les fameux écureuils gris s’agitent autour de la statue de Peter Pan. La pluie d’hier n’est plus qu’un mauvais souvenir (Why worry, there should be sunshine after rain). La statue du monument érigé en l’honneur du prince Albert, époux de la reine Victoria, rayonne de tous ses feux dorés. Face à elle, les briques polychromes du Royal Albert Hall prennent leur couleur ocre. Le bâtiment, tout en rondeur, me rappelle le Cirkusbygningen de Copenhague où Nana a chanté en janvier 2003, mais ici il est plus imposant et plus majestueux.
Dans le hall d’entrée, face à Albert Memorial, ainsi que dans le hall de réservation situé à l’opposé du bâtiment, aucune publicité visible ne mentionne le concert de ce soir. Seulement une affiche est collée sur un panneau le long de Kensington Gore, à gauche du hall d’entrée. La présence de camions de régie de la BBC confirme l’information reçue par l’intermédiaire du site du fan club qui précisait qu’une vidéo du concert serait enregistrée.
Avec Anne-Marie, une amie française rencontrée à la salle Pleyel à Paris en 1995, j’ai projeté d’attendre l’arrivée de Nana vers 16h00. Pour patienter, nous allons voyager dans le temps en visitant Kensington Palace, résidence royale de Princesse Margaret et de Lady Diana, beautiful forever.
De retour au Royal Albert Hall, nous croisons deux Anglaises, admiratrices de longue date, qui nous annoncent que Nana est déjà arrivée afin d’enregistrer l’émission TV d’Yvonne Littlewood. Il nous faut patienter jusqu’à 18h15, heure que nous a fixée le reporter TV Ken Howard. Il a donné rendez-vous à toutes les personnes qui ont répondu au message transmis par le fan club. Il souhaite que chacun précise d’où il vient, quand il a rencontré Nana pour la première fois et que représente Nana pour lui. Il interviewe et filme ainsi des fans de différents pays (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hollande, Nouvelle-Zélande, etc.), même si elles n’ont pas répondu à son message.
Maintenant, il est temps de rejoindre sa place. L’accès est facilité par douze entrées réparties tout autour du Royal Albert Hall. La salle est magnifique, à la hauteur de sa réputation : l’arène circulaire au centre, ensuite les gradins suivis des loges inférieures, elles-mêmes surmontées de trois balcons (deux avec loges, un avec gradins) et pour finir le déambulatoire, sans oublier l’orgue en arrière de la scène. Partout, la couleur rouge domine.
Après une intro inspirée de la musique traditionnelle des îles Britanniques, Nana entre en scène, vêtue d’une robe noire entièrement recouverte d’une superbe tunique transparente dans les tons noirs aussi. Toute la salle lui offre une ovation debout. Nana doit attendre que les applaudissements nourris cessent avant d’ouvrir le concert avec l’éblouissant "Amazing Grace".
La voix est exceptionnelle et bien mise en valeur par la sonorisation de la salle. Pas de haut-parleurs agressifs de chaque côté de la scène, mais plusieurs ensembles acoustiques accrochés au-dessus de nos têtes. Chaque ensemble est constitué d’une série de petits haut-parleurs juxtaposés en forme d’arc de cercle allant de bas en haut. Le son, ainsi réparti dans toutes les directions, est tout en rondeur, comme la salle.
Nana, ambassadrice d’honneur de la chanson grecque dans le monde entier, nous offre "Pefti vrochi" et "I endekati entoli". Puis, "Love changes everything" illustre l’importance de l’amour dans la vie. Elle remercie le public pour sa fidélité depuis tant d’années et souhaite que ce concert d’adieux ne soit pas empreint de tristesse. Nana évoque sa jeunesse en Grèce, ses parents et en particulier sa mère qui avait une belle voix et qui chantait des chansons du continent européen comme "La paloma", "Lily Marleen", "O sole mio", "Aïde to malono", "Parlez-moi d’amour", "The Bonnie banks of Loch Lomond" et "Siboney". "I’ll remember you" témoigne de l’affection qu’elle a pour son public.
Après avoir remercié le public, Nana a un petit trou de mémoire. Avec beaucoup d’humour, elle précise qu’un jour un ami lui a dit : « Ma chère, les 80 premières années de la vie sont les plus difficiles ». Avant de chanter "Smoke gets in your eyes", elle rappelle que son amour pour le jazz lui a valu d’être renvoyée du Conservatoire d’Athènes. Le voyage musical se poursuit magistralement avec "Odos oniron", "Song for Liberty" et l’extraordinaire "Le ciel est noir". Une deuxième ovation debout salue la fin de la première partie qui a duré environ une heure.
La salle s’obscurcit à nouveau, les musiciens s’installent. Dès les premières notes de l’intro, Nana revient sur scène, vêtue d’une robe blanche recouverte d’une tunique transparente brodée de motifs dorés. Après "Try to remember", "Bridge over troubled water", "When I dream", Nana chante un florilège de ses chansons du siècle dernier :
Plaisir d’amour
Love me tender
Why worry
Over and over
Cucurrucucu paloma
Ta pedia tou Pirea
Me and Bobby McGee
Turn on the sun
Come on Blue
À cette occasion, Yannick et Philippe l’ont rejointe sur l’avant-scène.
Pascal Nègre, président d’Universal remet à Nana un disque d’or exceptionnel pour avoir enregistré plus de 100 albums, avoir vendu 350 millions de disques dans le monde entier et pour ses 50 ans de carrière. Il conclut par: « Nana is unique ».
"Only Love" remporte toujours autant de succès auprès du public et Nana nous invite à chanter avec elle "The white rose of Athens / Weisse Rosen aus Athen", la chanson qui a été une sorte de passeport pour son voyage musical à travers le monde. "Milisse mou" donne l’occasion à Dimitris, Maria et Thanasis, admirateurs venus spécialement de Grèce pour assister à ce récital, d’agiter le drapeau bleu et blanc de leur pays. Nana les salue en grec.
Ensuite, Nana évoque l’importance du cinéma plein air de son père. C’est là qu’elle a fait ses premiers pas sur scène et qu’elle a découvert les musiques de films comme "The summer knows", "Autumn leaves" et "Over the rainbow".
Le solennel "Come and sing" annonce la fin proche du concert. Après une fausse sortie, Nana vient terminer la chanson face à une nouvelle ovation debout. Pour remercier, elle chante "My way" et "Hartino to fengaraki", une de ses premières chansons grecques qu’elle interprète avec beaucoup de sensibilité, d’émotion et de délicatesse. Nana quitte la scène sous les applaudissements fournis. Les rappels sont si intenses qu’elle revient pour saluer une dernière fois. La deuxième partie du concert aura duré environ 1h20.
Une cinquantaine de personnes se rassemblent près de la porte de scène. Nous verrons passer André Chapelle et Lénou. Nana disparaîtra rapidement dans la voiture qui l’attend.
Amical souvenir à toutes les personnes que j’ai rencontrées : Lidy, Jolanda, Anne-Marie, Yürgen, Ignar, Dimitri, Cécile, Beate, Maria, Dimitris, Thanasis, Jean-Pierre et sa femme, Michèle de Nouvelle-Zélande, etc.
À bientôt.