Les premiers pas en Amérique
New York, Chicago, Los Angeles, Toronto et Montréal, les villes stratégiques des premiers pas de Nana en Amérique.
Vous rappelez-vous du jour où vous avez entendu la voix de Nana pour la première fois? C'était quand? Vous étiez où? Si vous êtes un fan de longue date, il se peut que vous vous souveniez de l'époque où elle n’était pas encore très connue. Retraçons ici ses premiers pas en Amérique ainsi que quelques détails intéressants qui sont sans doute passés inaperçus.
De mai à septembre, Nana et Harry se produisent dans les plus grands théâtres canadiens et américains. Ils débutent à la Place des Arts où ils tiennent l'affiche pendant deux semaines et terminent au Greek Theatre de Los Angeles où ils donnent 24 représentations. Montréal, c’est la ville où Nana a le plus d’impact parce que ses chansons sont connues et qu'elle assure la partie francophone du spectacle. Les journalistes la rencontrent et lui consacrent des articles qui permettent aux Québécois de mieux la connaître. En vue de son passage au Canada, on a réédité l’album "The Girl from Greece sings" avec une autre couverture. Aux États-Unis, elle termine "Nana sings", un album produit par Bobby Scott qui sortira en juillet. Afin de montrer un éventail de sa carrière européenne, London Records décide de sortir ses deux albums en allemand et celui en italien. Tous ces albums ne demeureront que quelques années sur le marché canadien et il faudra attendre longtemps avant de les retrouver dans les boutiques d'occasion. Ils proviennent en grande partie de stations de radio, de bibliothèques qui en ont obtenu des exemplaires gratuits ou encore de grands collectionneurs qui achetaient tous les nouveaux disques. Il y a aussi certains fans de l'époque qui se les avait procurés et qui par attachement les avaient précieusement conservés, jusqu'à ce que leurs héritiers s'en départissent.
En Amérique latine, plusieurs disques sont pressés au cours de ces premières années. Au Brésil et au Venezuela, il y a l’album "The Girl from Greece sings", en Argentine, celui avec Harry Belafonte et au Chili, les albums "Chants de mon pays" et "Le cœur trop tendre". Quelques-unes de ses chansons françaises paraissent également sur des compilations d’artistes variés ou sur des singles au Mexique, en Colombie, au Pérou et en Argentine. L'ensemble de ces disques n'est en fait qu'un échantillon de ce qui est envoyé à ces différentes franchises. D’ailleurs, ses premières chansons en espagnol ne sont pas commercialisées. De plus, Nana n’a pas encore eu le temps d'aller là-bas. Ici, au Québec, 10 titres consécutifs occupent les ondes. Après "Quatre soleils", il y a "Les parapluies de Cherbourg", "Quand s’allument les étoiles", "L’enfant au tambour", "Remets mon coeur à l’endroit", "Ce n’était rien c’était mon cœur", "La dernière rose de l’été", "Un Canadien errant", "Ses baisers me grisaient" et "Guantanamera". Avec l'arrivée de nouveaux 33 tours, sa section continue de s'agrandir chez les disquaires. Il y a d'abord "Remets mon coeur à l'endroit", une compilation de ses dernières et premières chansons non éditées ici. Puis, "Chants de mon pays" (Songs of my Land) qui fait suite à son premier album grec et "Un Canadien errant", titre d'un folklore de chez nous. Pour ces deux derniers, une édition spéciale paraîtra sur étiquette Mercury. Il n'y a aucun doute, les Québécois l'ont adoptée et on annonce une tournée solo pour le début de 1967. C'est Samuel Gesser, l'impresario montréalais de Belafonte qui la prendra en charge. Les premiers producteurs de Nana en Amérique ont concentré leurs efforts du côté des USA. Mais à leur grande surprise, c'est au Québec qu'elle a d'abord percé. Pour Nana, le fait d'enregistrer sur un autre continent et d'y connaître la vie de tournées s'avère une expérience enrichissante. La grande aventure en Amérique est loin d'être terminée. Ce n'est que la fin du premier épisode. |