Spotlight on

"Spotlight on", une compilation deux disques sortie en 1974, inclut plusieurs de ses incontournables comme "The white rose of Athens", "Turn on the sun" et "Try to remember". En 1982, il est certifié or (50 000 exemplaires) par PolyGram. Mais il a sûrement dépassé les 100 000 exemplaires puisqu’il s’en est vendu autant pendant la période de London. Avec "British Concert", on le retrouvait dans toutes les publicités de presse et même dans les magazines de spectacles.

British Concert

Des deux, "British Concert" a été le plus populaire. Ce double album live a été enregistré en Angleterre en 1972. Avec celui-ci, le public retrouve l’ambiance en direct : ses chansons grecques, sa spontanéité et sa complicité avec ses musiciens et les applaudissements. À chaque tournée, des milliers de spectateurs se le procuraient. Pour cela, c’est le premier disque canadien de Nana à être certifié platine (100 000 exemplaires). Comme il a continué à bien se vendre pendant de nombreuses années, on peut facilement croire qu'il a atteint les 200 000 unités.

Roses & Sunshine

En 1979, l’arrivée de "Roses & Sunshine" la rend encore plus populaire auprès des Canadiens. Bien sûr, il est difficile de résister à sa pochette avec le sourire éclatant de Nana. Mais le choix des chansons est également excellent. "Roses Love Sunshine", "Nickels & Dimes" et "Even now" deviennent des classiques. On lui remet un disque d’or, de platine et de double platine. Comme la firme torontoise, Cachet Records, ferme ses portes, Nana n’a pas le temps de recevoir son triple platine, même si ses ventes ont dépassé les 300 000 exemplaires. Et les 100 000 autres avec Grand Records et PolyGram!

Come with me

En 1980, Nana est au pic de sa popularité au pays. Ainsi, le succès se poursuit avec "Come with me" qui trouve 200 000 preneurs. Réalisé par le célèbre producteur de musique country, Larry Butler, l’album paraît sous étiquette Grand Records, une autre compagnie canadienne. En plus de la chanson titre, "Someone is looking for someone like you" et "Smooth sailing" sortent en 45 tours. Malheureusement, l’existence de cet opus est de courte durée puisqu’après dix mois Grand Records cesse ses activités. Étrangement, le disque ne sera pas réédité.

Song for Liberty

À partir de 1982, ses nouveautés sont distribuées par la firme PolyGram. Parmi les premières, "Song for Liberty". La chanson titre est la version anglaise de "Je chante avec toi liberté", adaptée d’après "Nabucco" de Verdi. Également incluses: "The guests" de Leonard Cohen, "Every grain of sand" de Bob Dylan et "The rose", un succès de Bette Midler. "Song for Liberty" est le troisième album consécutif à être certifié au Canada. Il a atteint le statut or et sûrement le platine.

Only Love

La chanson, "Only Love", tirée de la série télévisée "Mistral's Daughter", paraît d’abord en 1985 dans l’album "Alone". Comme celui-ci inclut six gros hits, il y a lieu de croire qu’il a atteint le seuil de certification, même s’il n’y a aucune trace de disque d’or. Toutefois, en 1991, la chanson regagne de la popularité grâce à la compilation "The very best of" qui s’écoule à 100 000 exemplaires. À noter: "I have a dream", popularisée par le groupe Abba, figure parmi les préférées.

Gold

Une autre compilation, cette fois, bilingue, voit le jour en 2003. Pendant plusieurs mois, une promotion télévisée l’accompagne et Nana fait une tournée à travers le pays. "Gold" porte bien son nom puisqu’il devient disque d’or à son tour. Cela démontre que, même si on la voit moins souvent depuis quelques années, son public demeure fidèle.

Christmas with

Il ne faut pas oublier son album de Noël de 1972 qui a été populaire du côté anglophone comme du côté francophone et qui lui a valu un disque d’or et de platine. Grâce à son contenu multilingue (en anglais, français, grec et latin), il est sorti dans une vingtaine de pays. C’est toutefois au Canada qu’il a eu une plus longue vie. Pendant des décennies, à chaque année pendant les semaines précédant Noël, il s’en vendait beaucoup. Ce qui porte à croire qu’il a sans doute atteint le statut double platine (200 000 exemplaires). Son CD, paru en 1988, a été importé partout à travers le monde.

Située sur la côte du Pacifique, la Colombie-Britannique est réputée pour ses décors naturels superbes; les chaînes de montagnes, les îles et les forêts anciennes. Nana, qui accompagnait Harry Belafonte dans sa tournée en 1965, a mis dix ans avant de revenir dans cette province. Vancouver a longtemps été l’unique ville où elle se produisait. On rapporte qu’en 1977, les 17 000 billets pour ses récitals au théâtre Queen Elizabeth se sont vendus en quelques heures seulement. À l’Orpheum, elle a été aussi bien accueillie. De plus, en 1993, 1996 et 1999, elle a chanté avec l’orchestre symphonique. Nana est également allée à Victoria, Nanaïmo, Kelowna et à Richmond. Les Britanno-Colombiens ont vu certaines de ses séries télévisées de la BBC.

La beauté des montagnes Rocheuses, de ses glaciers et de ses lacs miroitants ont fait de l’Alberta l’un des lieux prisés pour les amoureux des paysages. Le West Edmonton Mall et le Stampede de Calgary, connus internationalement, ont également de quoi impressionner. Depuis des décennies, la province s’est développée grâce à son industrie pétrolière. Si on prend comme exemple ses deux villes rivales (Edmonton et Calgary), leur population a plus que triplé depuis le premier passage de Nana en 1975. On dit que les Albertains adorent son répertoire country et c’est vrai. À chacune de ses tournées, Nana donnait trois ou quatre spectacles dans les deux villes, toujours à guichets fermés. En 1977 et en 1982, elle s’est surpassée avec six représentations à Edmonton. Il faut dire que ces années-là, ses récitals ont été filmés pour la télévision. À quelques reprises, Nana est allée chanter à Lethbridge et à Red Deer.

Quoi dire au sujet de cette province en forme de rectangle située au cœur des prairies canadiennes? Sûrement qu’elle est la championne en agriculture et qu’elle est souvent appelée le grenier du Canada. En Saskatchewan, les fans de Nana s’estiment choyés de l’avoir souvent accueillie dans leur province. Pour eux, elle a offert 55 concerts. En Nouvelle-Écosse, où le bassin de population est le même, elle n’en a donné que sept. À chacun de ses passages, Nana chantait à Regina, la capitale. Dans ses meilleures années, soit de 1977 à 1991, également à Saskatoon. À une certaine période, elle donnait jusqu’à trois représentations dans les deux villes.

Situé au centre du Canada, le Manitoba possède une grande variété de paysages; de la toundra, de la forêt boréale, des prairies et des grands lacs. C’est la première province de l’ouest où on comptait suffisamment de gens pour y présenter un récital de Nana. La raison est simple. C’est là qu’on y trouve la plus grande communauté francophone: Saint-Boniface. En tout, Nana s’y est rendue 14 fois. Winnipeg est la seule ville manitobaine où elle s’est produite. Au cours des ans, elle a surtout chanté au Centennial Concert Hall, devant un public bilingue. Elle y a déjà donné jusqu’à sept récitals consécutifs.

Le premier contact de Nana avec l’Ontario remonte à 1965. Pendant trois semaines, elle chantait dans le spectacle d’Harry Belafonte au O’Keefe Centre de Toronto. Ensuite, elle a présenté ses récitals solos au Massey Hall et au Roy Thomson Hall. En 1980, elle était entourée de 13 000 spectateurs au Ontario Place et l’année suivante, de 10 000 fans au CNE Grandstand. Nana a souvent donné des récitals à Ottawa, Hamilton et Kitchener et a fait quatre tournées en province. Ce qui fait un total de 269 concerts dans 14 villes.

Montréal est demeuré son port d’attache pour sa carrière canadienne. Ses principaux distributeurs de disques, London Records et PolyGram, étaient établis dans la métropole. Son impresario, Samuel Gesser, y avait son bureau. Aujourd’hui encore, c’est ici qu’elle vient pour faire la promotion de ses tournées.

Nana a raison de se sentir Québécoise. D’ailleurs, en 2013, elle a été promue au grade d’officier de l’Ordre national. C’était bien sûr en reconnaissance de ses liens tissés avec le Québec et pour sa participation au rayonnement de notre culture.

Le disque d'or

En 1968, London Records met en marché une collection réunissant ses principaux succès au Québec. Même si le public a déjà acheté les 45 tours ou les 33 tours, il se procure en grand nombre "Le disque d’or". Cela dure des années. Les deux titres les plus demandés demeurent "Les parapluies de Cherbourg" et "L’enfant au tambour". Après huit ans, cette compilation atteint les 50 000 exemplaires et est certifiée or.

Comme un soleil

Au moment de la sortie de "Comme un soleil", en 1972, Nana est très populaire. Mais avec cet album, elle élargit son public québécois. En effet, ceux qui ne sont pas encore fans l'achètent et louent le choix des chansons, des arrangements ainsi que la qualité de ses interprétations. La chanson titre demeure tout de même la préférée. Consciente de cela, Nana devra l’interpréter dans chacun de ses tours de chant. "Comme un soleil" est le premier à devenir disque d’or et sans doute platine.

Une voix qui vient du coeur

La même année, les Québécois se procurent "Une voix qui vient du coeur" pour "Soleil soleil", "Je finirai par l’oublier" ou encore "Ave Maria" de Gounod. Mais après quelques années, ce sera surtout pour "Le temps qu’il nous reste" dont le 45 tours connaîtra un grand succès de vente. L’album devient disque d'or en quatre ans. Ensuite, de 1976 à 1980, la période où il se vend le plus, on le trouve en grandes quantités chez tous les disquaires. C’est pourquoi, on peut affirmer qu’il est au moins platine.

Je chante avec toi liberté

En 1982, après plusieurs mois d’attente, on peut enfin obtenir "Je chante avec toi liberté". Cette adaptation de "Nabucco" de Verdi est devenue son plus grand succès en France. Le single ne voit pas le jour et on investit sur l’album qui devient or et platine la même année. Le succès est considérable. Par contre, comme la chanson jouait à la radio avant sa sortie, les disquaires croient qu’ils auraient pu en vendre davantage. Malgré les 80 récitals donnés à travers le pays cette année-là, c’est au Québec que la chanson est la mieux reçue.

Ma vérité

Avant d’être intégrée dans cet album, en 1985, "L’amour en héritage" s’est très bien vendue en 45 tours et avec la bande originale du feuilleton télévisé. De sorte qu’elle s’est classée sixième chanson francophone de l’année au Québec. Dans cet opus, d’autres succès comme "Où va l’amour?" et "Mama Leone" se sont ajoutés. Et, surprise, "Je reviens chez nous", une chanson québécoise que Nana a enregistrée en sept langues. Il y a de quoi être fier. Force d’admettre qu’après 23 albums francophones, Nana est égale à elle-même. Bien sûr, "Ma vérité" lui vaudra un autre disque d’or.

Le Nouveau-Brunswick est l’endroit où l’on retrouve les plus hautes marées du monde et une multitude de lieux pour s’émerveiller de la nature. C’est la seule province officiellement bilingue du Canada. La communauté francophone vit principalement en Acadie et représente le tiers de la population. Dès les premières années, elle a été sensible aux chansons de Nana. Là aussi, après le succès de "Roses & Sunshine", la communauté anglophone l’a réclamée. En tout, Nana s’y est rendue neuf fois et y a donné seize récitals dans six villes dont six à Moncton et quatre à Frédéricton.

La province la plus densément peuplée par kilomètre carré est la plus petite du pays. Depuis 1997, elle est reliée par le Pont de la Confédération avec le Nouveau-Brunswick. Au moment de son inauguration, il était le plus long pont du monde avec 12,9 km. L’unique concert de Nana en 2003 au Civic Centre de Charlottetown a tout de même eu un impact puisqu’avec une capacité de 4 700 spectateurs, c’est environ 3% de la population de la province.

Les touristes qui se rendent en Nouvelle-Écosse ne manquent pas de visiter l’île du Cap Breton. Ils y parcourent la piste Cabot pour y admirer les formidables panoramas. Sa population s’élève à un million d’habitants. Si l’on considère le nombre de récitals que Nana y a donnés, sept en tout, on constate que c’est la province où ses fans ont été les moins choyés. La plupart du temps, Nana s'y rendait lorsqu'elle faisait des tournées de villes secondaires. Réunir 8 000 spectateurs dans une salle peut paraître exceptionnel. Pourtant, Nana l’a fait six fois au Metro Centre d’Halifax.

Grande île située en bordure de l’Atlantique, Terre-Neuve a été le premier contact européen avec le Nouveau Monde, lors d'une expédition viking vers l'an 1000. Elle est la dernière province à rejoindre la confédération en 1949 avec le Labrador. Nana s’est rendue deux fois dans sa capitale, St-Jean, située à l’extrémité est de l’île, pour y donner des récitals. Là aussi, Nana a son public et ses disques se vendent bien.

Avant de conclure, il m’apparaît intéressant de consacrer un paragraphe à la collection "Un Canadien errant / A Canadian Tribute". Dans celle-ci, on retrouve la presque totalité des chansons canadiennes que Nana a enregistrées au cours des années. Certains apprécient sans doute, d'autres pas, qu’elle soit conçue sans faire de différence entre les auteurs francophones et anglophones. Parmi eux, il y a notamment Jean-Pierre Ferland, Daniel Lavoie, Leonard Cohen, Neil Young, Joni Mitchell et Gordon Lightfoot. Au verso, on qualifie cet album de témoignage émouvant d'une histoire d'amour entre un grand pays et une grande artiste. C’est pourquoi on peut le considérer comme une collection en héritage.